La femme a l’Armée

Aperçu général
Tout le long de près de quatre mille années, l’histoire militaire a dévoilé le rôle qu’a joué la femme durant les divers conflits militaires, un rôle dont la force et l’influence ont beaucoup changé. Lors de nombreuses guerres durant l’histoire ancienne, la femme fut apparue comme étant une dirigeante et une combattante. Beaucoup de contes et de légendes furent tissés dans les différentes sociétés humaines, citant l’héroïsme des femmes lors des siècles anciens, dont une partie était réelle et d’autres fictives.
La société Libanaise, vu son ouverture sur le monde extérieur vers le début des années 60 du siècle dernier, a été influencée par plusieurs tendances d’habitudes occidentales. Ce fait l’a poussée à briser les entraves sociales rigides pour s’élancer vers de nouveaux horizons prometteurs pour une meilleure vie.
C’est ainsi que nous avons commencé à voir la femme Libanaise en concurrence avec l’homme dans plusieurs domaines, jusqu’à ce qu’elle aboutira dans les années 70 du siècle dernier, à joindre les forces armées Libanaises. L’expérience débuta avec la direction générale de la Sûreté générale qui fut le premier service sécuritaire offrant à la femme plusieurs emplois à occuper dans ses rangs. L’Institution de l’armée était la suivante, après la direction générale des FSI. Ces emplois furent limités aux domaines médical et administratif. La «soldat» femelle Libanaise n’a pas encore participé à n’importe quelle activité de combat jusqu’à présent.

 

La femme dans les rangs de l’armée Libanaise
La femme Libanaise joignit les rangs de l’armée Libanaise lorsqu’elle a eu l’occasion de le faire et ce vers la fin des années 80 du siècle dernier, alors que le pays témoignait les batailles les plus acharnées qui ont coûté encore une fois cher à l’armée, ce qui a poussé l’armée à combler le vide au niveau de ses unités. Tout cela fut accompagné par la réclamation de la femme Libanaise de son droit de participer au combat dans les rangs de l’armée uniquement.

 

Le cadre juridique actuel des enrôlées à l’armée
La résolution ministérielle no 376 a été promulguée le 8/9/1989, et incluait des dispositions d’application liées à l’enrôlement des Libanaises et leur service à l’armée, tout en se concordant avec les droits de la femme quant à l’égalité, tout comme la loi de la Défense accorde le droit d’enrôlement à tous les Libanais. La résolution fut suivie par un mémorandum de service émis par le commandement de l’armée stipulant la façon d’enrôlement des Libanaises à partir du 1er Janvier de l’année 1990. Ce commandement a émis ensuite un mémorandum de service le 9 Janvier de la même année, invitant les Libanaises à s’enrôler sous tire de soldat dans les forces de l’air et de mer, à l’Ecole militaire, la Police de l’armée, la brigade logistique, le régiment de transmission et la Garde Présidentielle, et ce dans un délai débutant à partir du 15/1/1990 et arrivant jusqu’au 10/2/1990. Une fois la guerre terminée, le trajet de la «construction de la nation» lancé en application de l’accord de Taëf, l’armée procéda en addition à l’exécution des missions qui lui sont confiées, à la réorganisation, l’équipement et l’entrainement, la résolution 839/wd fut promulguée le 15/10/1991 définissant les lois et les consignes de l’enrôlement et de la nomination de femelles Libanaises à l’armée. L’article 2 a défini le pourcentage de l’effectif des enrôlées dans les différentes institutions du Ministère de la Défense nationale comme étant 10% du total de l’effectif des militaires. L’article 3 définissait l’enrôlement, la nomination et le service des Libanaises dans tous les emplois et les spécialisations à l’exception des unités de combat direct et d’appui de combat direct.
La résolution ministérielle précitée incluait des dispositions d’application liées à l’enrôlement de Libanaises et leur service à l’armée. L’article 4 stipulait que les enrôlées seront soumises au même entrainement appliqué sur les enrôlés mâles, tout en prenant en considération la capacité physique quant aux genres d’exercices et des entrainements sportifs divers.

 

Le renforcement du rôle des enrôlées femelles à l’armée Libanaise
En 1992 fut inaugurée une session pour les officiers de spécialisation (mâles et femelles) à l’Ecole militaire (aujourd’hui l’Académie militaire). C’est ainsi que 32 enrôlées se sont présentées, titulaires de diplômes en art dentaire et en gestion. Elles ont subi les mêmes entrainements qu’ont subis leurs camarades mâles. Après leur graduation, elles furent nommées dans les unités adéquates. Les années 1994, 1996 et 1997 témoignèrent l’enrôlement de femelles au niveau d’un certain nombre de spécialisations. Elles furent enrôlées au grade de caporal arrivant au grade d’adjudant de spécialisation, titulaires de diplômes en médecine, en informatique et en gestion.
Des sous-officiers femelles de spécialisation, enrôlées entre 1994 et 1997, ou des femelles enrôlées en tant que soldats en 1990, furent promues en officiers femelles. Elles furent promues en plusieurs grades jusqu’à obtenir le droit de se présenter au grade de Sous-lieutenant. Ces sessions furent soumises à des conditions strictes et fermes quant à l’entrainement, comme le dictaient les consignes. Elles ont alors passé leur session tout comme les mâles, dans le camp d’entrainement et ont subi le même programme qui s’étalait sur une période de huit mois, durant lesquels elles n’avaient droit à un congé que les weekends. Plusieurs sessions se succédèrent, avec de différents pourcentages, différents niveaux scientifiques, et des spécialisations médicales et administratives diverses.
Le rôle de la femme au sein de l’armée n’est plus limité au domaine administratif, elle occupe aujourd’hui plusieurs emplois dans les unités de combat.

 

La maternité et le devoir militaire
La maternité constitue le défi le plus important pour la femme en général et la femme enrôlée au sein de l’armée en particulier. L’effort que cette dernière est en train de consentir pour faire l’équilibre entre le devoir de son emploi et le devoir envers sa famille est très frustrant et fatigant. C’est alors qu’on la voit tiraillée entre la volonté de se développer au niveau professionnel et entre son instinct de maternité. Malgré tout cela, la femme a dépassé l’expérience du secteur militaire, le secteur le plus classifié comme appartenant à l’homme. Sa détermination et sa confiance l’ont poussée à occuper des postes de commandements les plus avancés auprès des forces armées arabes et étrangères.

 

Conclusion
Au Liban, la femme Libanaise s’est introduite dans la société militaire comme toutes les femmes du monde. Elle a fait preuve tout le long des années, qu’elle réussit dans tous les domaines et elle œuvre à assumer des missions sur le terrain pour montrer ses capacités. Sa présence a offert une valeur ajoutée à l’Institution militaire.