La Russie de Poutine: le retour d’une puissance particulière sur la scène internationale

La Russie de Poutine: le retour d’une puissance particulière sur la scène internationale
Préparé par: Dr. Amine Lebbos
universite libanaise- faculte de droit et de sciences politiques et administratives

Introduction

Pour la quatrième année consécutive, le président russe, Vladimir Poutine a été désigné par le magazine américain Forbes en 2016 comme l'homme le plus puissant du monde.Effectivement, de la mère patrie à la Syrie aux élections présidentielles américaines, Poutine continue à obtenir ce qu'il veut[1]. Depuis son arrivé au pouvoir, le président russe défend avec ferveur les intérêts stratégiques Russe (l’intervention en Syrie, l’opposition de l’élargissement de l’OTAN, les interventions en Géorgie et en Ukraine etc.). En s’opposant à l’unilatéralisme américain, la Russie du président Poutine cherche d’abord à se poser en Etat avec lequel il faut compter et une volonté de faire entendre sa voix sur la scène internationale. Au niveau interne, l’unité et la stabilité de la Fédération apparaissent ainsi comme les lignes directrices de la présidence Poutine, après les bouleversements des années 1990.

La Russie commençait à capter l’attention de la société internationale après ses interventions en Géorgie, en Ukraine et surtout en Syrie ce qui a permis au pays de revenir sur le devant de la scène internationale. Le président Poutine avait écrit, «La Russie n'est respectée et prise au sérieux que lorsqu'elle est forte et qu’elle se tient fermement campée sur ses positions. La Russie a pratiquement toujours eu le privilège de pouvoir mener une politique étrangère indépendante. Et ce sera le cas également à l'avenir. Qui plus est, je suis convaincu qu'il n'est possible d'assurer la sécurité dans le monde qu'avec la Russie, et non pas en s'efforçant de l'évincer, d'affaiblir ses positions géopolitiques et sa capacité de se défendre»[2].

La stratégie du président Poutine semble s’inscrire dans une conception réaliste des relations internationales basées sur les rapports de force, qui consiste pour un grand pays à défendre ses intérêts qui peuvent parfois correspondre à ceux de bien d’autres. Aujourd’hui, son intervention en Syrie, rentre dans le cadre de la défense de ses intérêts géopolitiques. Pour la Russie, il s’agit, en effet, de démanteler l’État islamique qui présente une menace directe car Daech recrute des caucasiens qui peuvent rentrer en Russie, perpétrer des actes terroristes et donc déstabiliser le pays. La Russie, également à travers son intervention en Syrie, entend défendre ses «acquis» géostratégiques au Moyen Orient. Le port deTartous qui est à mi-chemin des passages maritimes turcs (le Bosphore et le Dardanelles) et du canal de Suez est la seule position d’appui de la flotte russe dans la méditerranée.Donc soutenir le régime du président Bashar el Assad devient justifiable car il participe à la lutte contre les djihadistes islamistes et il préserve les intérêts russes dans la région.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Poutine et surtout depuis 2008, la Russie est de nouveau présente en force sur l’échiquier international et intervient fermement dans plusieurs conflits de la Géorgie à la Syrie en passant par l’Ukraine. Les questions qu’on peut se poser aujourd’hui : La Russie possède-t-elle les moyens pour mener une politique hégémonique? Peut-on parler d'acteur incontournable ?Pourrait-elle jouer le rôle de leader dans un futur proche et donc, serait-elle capable de rassembler les volontés et les énergies ?

Cette étude répondra à ces questions qui touchent de près le rôle future de la Russie et par ricochet la stabilité internationale et de faire une étude équilibrée de la gouvernance du président Poutine qui mène une politique étrangère de plus en plus résolue sur la scène internationale.

 

I-   La Russie de Poutine : vers une mutation dans la politique étrangère.

Depuis son arrivée au pouvoir, le président Poutine poursuivait deux objectifs majeurs: garantir le développement économique de la Russie pour mieux défendre son indépendance, et encourager les échanges diplomatiques pour revenir sur le devant de la scène internationale et peser sur les enjeux internationaux. La politique étrangère russe tend ainsi prioritairement à l’affirmation de la Russie sur la scène régionale et internationale, la défense de ses intérêts nationaux et la défense des populations russophones. Le président Poutine a également mené «une habile diplomatie, où intérêts économiques rejoignent enjeux de sécurité, et emprunte la voie du dialogue multilatéral pour faire entendre son pays. Enfin, la lutte contre le terrorisme international se surajoute à l'«économisation» de la politique étrangère russe et facilite encore l'intégration du pays dans une sorte de globalisation militarisée»[3].

Le président Poutine avait une profonde volonté de rendre à la Russie sa place de grande puissance et de renouer avec sa vocation mondiale, créer une nouvelle image du pays tout en renforçant l’influence russe dans les ex-républiques soviétiques.Effectivement, en dépit de sa faiblesse structurelle, la Russie apparait plus influente aujourd’hui qu'en 2001. La politique russe a gagné en crédibilité et connaît désormais une très forte personnalisation. Le président russe a en effet choisi des enjeux et des modes d'intervention, qui lui permettent d'être au cœur des évènements et donc, de donner un vrai rôle à son pays à jouer sur la scène internationale. Durant ces cinq dernières années, le président Poutine est resté l’homme clé de la crise ukrainienne et la guerre syrienne, «celui sur lequel pèse le destin du conflit, son éventuel pourrissement, sa dégradation ou sa résolution»[4].

Le président russe martèle toujours que Moscou adopte systématiquement une posture très légaliste dans ses interventions et défende un certain nombre de principes: multipolarité et respect du droit international, affirmation du rôle central des Nations Unies, principe de non-ingérence alors que dans certaines interventions il viole carrément le droit international comme dans le cas de l’annexion de la Crimée.

 

1. Une doctrine en constante évolution

La doctrine officielle de la politique étrangère de la Russie, dévoilée par le président Poutine en février 2007 à Munich et par le président Medvedev le 4 juin 2008 à Berlin, puis le 8 octobre 2008 à Evian stipule en effet: «L'objectif principal de la politique extérieure russe dans la direction Européenne est la création d'un système régional de sécurité collective et de coopération, véritablement ouvert et démocratique, qui assure l'unité de la relation euro-atlantique, de Vancouver à Vladivostock»[5].

La nouvelle «doctrine russe de défense», dénombre une série de menaces pour la sécurité nationale comme, l'élargissement ultérieur de l'OTAN, le projet de nouveau bouclier anti-missiles américain et le radicalisme islamique.

Une nouvelle doctrine politique, apparait suite à la crise ukrainienne et l'annexion de la Crimée, conçue autour des inquiétudes d'isolement et d'encerclement de l’espace russe par l’OTAN, la déstabilisation des pays qui tournaient dans le giron russe, les menaces du radicalisme ethnique et religieux et de la peur de la prolifération nucléaire. Elle a été détaillée par le président Poutine dans son discours à la Douma le 18 mars 2014.Les éléments de cette doctrine peuvent être ainsi résumés[6]:

• Redonner à la Russie un rôle de premier plan sur la scène internationale, en stabilisant ses frontières et tout l'espace ex-soviétique.

• Réagir à la politique de «Roll back», mise en place depuis la dissolution du «Pacte de Varsovie» et rejeter les tentatives de l'élargissement de l'UE et de l'OTAN dans l'espace historique de l'influence séculaire de la Russie.

• Rétablir la politique d'influence et d'intégration avec les pays frères de l'Union Eurasiatique, conformément aux principes de la Realpolitik.

• Réadapter les règles du droit international aux équilibres globaux de puissance dans un monde instable, où le nombre et l'intensité des conflits sont destinés à augmenter.

• Se préparer à une nouvelle «Guerre Froide» et à des confrontations plus dures avec l'Occident.

• Arrêter de considérer la Russie comme une partie de la «civilisation européenne».

Une nouvelle doctrine militaire est mise en place le 26 décembre 2014 par le président Poutine. Cette nouvelle doctrine qui a un caractère défensif, dresse une liste de menaces extérieures et des dangers militaires et politiques de la situation internationale.

En fait, cette doctrine est «une réponse stratégique aux deux menaces majeures du moment, dont l'une désormais codifiée ; les systèmes stratégiques conventionnels d'armes de hautes précision et l'autre, de «frappe globale», intégrée à la stratégie américaine de défense. Cette dernière est présentée comme un concept innovant et une menace de type nouveau.[7]»

Par ailleurs, la Russie, à partir de 2010 réoriente ses intérêts vers l’Asie Centrale et la Chine, intervient dans les pays limitrophes (Géorgie et Ukraine) afin de protéger ses intérêts dans ces pays et redéfinie ses enjeux politiques et stratégiques au Proche et Moyen Orient, au Caucase, en Méditerranée et dans le Golfe.

Au niveau strictement militaire, la Russie s’adapte aux conflits «hybrides»[8] et à l’utilisation intensive de la cyberguerre[9].

 

2. Un tournant stratégique dans la politique extérieure russe.

Les guerres que la Russie a menées en Géorgie, en Ukraine et en Syrie marquent un tournant stratégique dans la politique étrangère russe et comportent des changements lourds pour les années à venir. Tout à bord, il s’agit des guerres non dissimulées, elles sont clairement conduites par une grande puissance, suivant ses plans de guerre, avec un but principal de domination d'une zone[10]. Avec la guerre contre l’Ukraine on assiste en Europe pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale, à l’occupation et à l’annexion par un grand pays, une partie d'un autre Etat. Le président «Poutine se sent libre de faire ce qu'il veut, sans même devoir en produire une justification biaisée. La guerre ouverte est de retour[11]». En deuxième lieu, ces guerres qui sont conduites par la Russie ne rencontrent pas une très grande opposition et tout particulièrement des États Unis, seule puissance capable militairement et diplomatiquement de s’y opposer. La Russie du président Poutine qui a pu imposer durant ces guerres ses choix, est prête à utiliser les armes pour modifier par la force les frontières, même au cœur de l’Europe et apparaitre de nouveau comme une grande puissance qui peut agir sur la scène internationale sans trop se soucier des réactions des autres pays. Enfin, ces guerres mettent à mal l’organisation des Nations Unies. Car nous constatons que les puissances qui sont garantes en principe de la stabilité mondiale et qui adoptaient une certaine autolimitation dans leurs utilisations de la force peuvent tout se permettre, car ni la crainte du plus fort, ni celle d'une perte de réputation n'importent plus pour elles.

 

a- Le flottement dans les relations Russo-américaines

Les relations entre la Russie et les États-Unis n’en finissent pas de se dégrader (avant l’avènement du président Trump) et l’illusion d’une «nouvelle entente» russo-américaine n’aura donc pas duré. Le reset russo-américain[12] aujourd’hui, est manifestement mis à mal et ceci malgré la collaboration russo-américaine sur plusieurs dossiers internationaux d’intérêt commun. Les Russes et les Américains ont travaillé ensemble sur la non-prolifération des armes de destructions massives, la lutte contre le terrorisme et l’Afghanistan. Mais la défiance s’installe dans les relations avec l’Occident qui continue à mener une politique d’encerclement de la Russie alors que le président Poutine estime que la Russie est excédée de ne pas être vue comme un partenaire égal par l’Occident. Lors de son discours à la cérémonie de signature de l’accord avec la Crimée et Sébastopol le président russe y a exposé les bases de la nouvelle politique étrangère de la Russie et a résumé les vingt-cinq ans qui ont suivi la Guerre froide, il déclara «On nous a menti à plusieurs reprises, on a pris des décisions dans notre dos, on nous a placés devant des faits accomplis. Cela s’est produit avec l’expansion de L’OTAN vers l’Est, avec le déploiement des systèmes de défense antimissile, avec le retardement permanent des négociations sur les visas, avec les promesses de concurrence honnête et d’accès libre aux marchés mondiaux»[13]. Même le président Poutine fait comprendre que la Russie se comportera dans l’avenir comme les États-Unis: «Pour une raison que j’ignore, ce qui est permis aux Albanais du Kosovo est interdit aux Russes, aux Ukrainiens et aux Tatars de Crimée en Crimée»[14]. Toutefois, le président Poutine explique en même temps que cette nouvelle conception de la politique étrangère ne doit pas nécessairement être conflictuelle et il n’a pas la visée de transformer la Russie en un axe d’antiaméricanisme et une source d’instabilité dans le monde et donc, la Russie continue de chercher un dialogue d’égal à égal avec les États-Unis afin de résoudre conjointement les grandes crises internationales (nucléaire iranien, la guerre syrienne, la crise ukrainienne.

En fait, le président Poutine sait parfaitement qu’une détérioration grave des relations russo-américaines ou russo-européennes ne sera profitable pour aucune des parties.

 

b- L’étranger proche:une des priorités de la politique extérieure russe

Depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, la Russie a fait de la consolidation de ses relations avec son «étranger proche», terme utilisé en Russie pour désigner les pays issus de l'ex-URSS, la première priorité de sa politique étrangère.

Très alerte aux changements politiques des pays de l’ex-Union soviétique, encore perçus aujourd’hui comme son arrière cours, Moscou analyse les changements intervenus (révolutions de couleur, Maïdan) comme des facteurs de déstabilisations pour la région, soutenue par les Etats-Unis, et une atteinte éventuelle à ses intérêts. Les interventions militaires pour défendre les minorités russophones en Ukraine et en Géorgie rentrent dans la stratégie russe de qui n’exclue le recours à la force pour défendre ses intérêts vitaux dans la région.

Même la mise en place par l’Union européenne du Partenariat avec les pays de l’Est a été interprétée par Moscou comme une incursion occidentale dans sa zone d’influence. La Russie a essayé par tous les moyens d’empêcher la signature de ces partenariats en exerçant divers pressions sur les pays pour contrecarrer ces rapprochements et bloquer les accords[15].

Dans le Sud Caucase et en Asie centrale, Moscou, fixe trois priorités: l’énergie avec une volonté de maintenir une main mise sur les voies d’écoulement des hydrocarbures; la coopération économique et les questions sécuritaires. La diplomatie russe vis-à-vis des pays de la CEI s’appuie également sur les initiatives régionales lancées sous son égide depuis l’effondrement de l’URSS: Organisation du Traité de Sécurité collective (dont Moscou voudrait faire une authentique alliance politico-militaire), Organisation de coopération de Shanghai (conjointement avec la Chine) et surtout l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan devenue l’Union économique eurasiatique (UEE) au 1er janvier 2015, projet phare de la diplomatie du président V. Poutine pour les années à venir.

Mais reste que les relations de la Russie avec les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI)[16] sont complexes. Le CEI ne forme pas un ensemble homogène et la CEI elle-même constitue un cadre très mou, «à géométrie variable» selon que l'on traite de sécurité ou d'économie. Par exemple, les trois pays baltes ont dès l’effondrement de l’Union soviétique rompu les liens avec Moscou, et se tournent vers l'Union européenne et l'OTAN.

En matière de sécurité, le traité de Tachkent de sécurité collective, regroupe sept pays sur les douze qui forment le CEI[17]. Egalement la Communauté économique eurasiatique ne comporte que 6 des 12 Etats de la CEI[18]. Cette communauté est en fait une union douanière destinée à consolider les échanges entre les pays membres. «La CEI est donc une organisation peu structurée, peu contraignante, à géométrie variable. En revanche, à travers les réunions périodiques et les sommets de chefs d'Etat, elle offre un cadre au règlement de certaines questions bilatérales tout en permettant à la Russie de faire valoir ses priorités»[19].

 

c- Un comeback de la Russie au Moyen-Orient en Asie et en Afrique

 Le Moyen-Orient est un important partenaire pour la Russie sur le plan économique. C’est un excellent marché pour les armes Russes et qui peut devenir un partenaire dans le domaine de l'énergie et celui des hautes technologies industrielles. Ainsi la Russie a un grand intérêt à conforter ses positions de médiateur politique et un régulateur des conflits.

Face aux troubles que connaît le Moyen Orient depuis le déclenchement du printemps arabe en décembre 2010, la Russie, qui craint d’une montée du djihadisme islamique et de ses impacts sur sa propre sécurité nationale spécialement dans le Nord-Caucase[20], a multiplié les appels à la vigilance dans le traitement des évènements pour éviter les erreurs commises par les occidentaux lors de leurs dernières interventions au Moyen-Orient (Afghanistan, Irak). Concernant la Syrie, la Russie garde depuis le début de la crise en 2011 une position ferme. Au Conseil de sécurité des Nations unies, Moscou a mis son veto cinq fois pour stopper les projets de résolution contre le régime syrien. Elle a également cherché à mettre en place avec les États-Unis les modalités d’un règlement de la crise qui lui soit favorable tout en s’imposant comme un acteur incontournable du dossier.

Après des conférences de Moscou I et II, et les tentatives vaines de négociations à Genève en 2012, 2014 et 2016 la Russie a repris l’initiative sur le plan politique après l’intensification de son action militaire et notamment après l’intervention de l’armée russe surtout avec des frappes aériennes massives. Les troupes syriennes appuyées par ses alliées ont repris fin 2016 le contrôle total d’Alep, la deuxième ville du pays, forçant les rebelles à accepter en premier temps un cessez-le-feu négocié par la Russie et en deuxième temps , transformer ce succès militaire, qui reste fragile, en une victoire diplomatique en mettant en place une conférence à l’Astana la capitale de Kazakhstan qui regroupe le régime de Damas et l’opposition que le ministre des affaires estrangères russe Sergueï Lavrov, appelle désormais «les groupes armés» ou «l’opposition armée». La conférence s’est tenue le 23 janvier 2017, Organisée par la Turquie, la Russie et l'Iran, qui plus est au Kazakhstan, et avec les puissances occidentales réduites à un rôle de figurantes. Les négociations se sont achevées avec la mise en place d'un mécanisme de surveillance du cessez le feu conclu fin décembre. La Russie aujourd’hui, a intérêt de trouver une solution pour pérenniser sa situation sur le terrain. Moscou doit donc chercher une manière pour obliger les différentes factions d’une part à respecter l’accord conclu, et d’autre part trouver une solution rapide avant que le conflit ne lui coûte. «Jusque-là, la position de la Russie était relativement aisée, dans la mesure où elle a pu intervenir massivement en Syrie sur un temps très court, mais sans que cela lui coûte en terme humain notamment. En cela, cette guerre lui a été totalement bénéfique»[21].

La Russie de Poutine cherche également à développer ses relations avec les pays d’Asie, spécialement la chine, le Japon et l’Inde afin de profiter du potentiel économique de cette région.

Depuis la normalisation des relations entre la Russie et la Chine, plusieurs traités ont été ratifiés entre ces deux pays[22]. Ils ont permis de mettre en place les conditions adaptées pour une coopération au niveau bilatéral, mais également et surtout pour mettre en place une position commune dans les relations internationales sur des questions d’intérêts communs. La Russie et la Chine sont surement décidées à travailler ensemble pour lutter contre toute forme de domination, en particulier américaine. Depuis 2010, la Chine constitue le principal partenaire commercial de la Russie. En mai 2014, pendant la crise ukrainienne, la Russie et la Chine ont signé un important contrat gazier de 400 milliards de dollars[23]. Par ailleurs, la Chine reste le premier fournisseur des produits manufacturés de la Russie. Sur le plan militaire, la Chine continue d’être l’un des plus grands clients de la Russie avec des achats totalisant 23 milliards de dollars entre 2000 et 2013[24]. L’achat du système de défense anti-aérienne S-400, faisant de la Chine le premier pays au monde à être autorisé à l’acheter, reflète une confiance unique entre les deux pays. Egalement sur le plan purement militaire, la Russie et la Chine ont organisé en 2015 les exercices navals les plus importants de l’histoire intitulés «Mer conjointe 2015». Le but mis en avant était de préparer les deux alliés à une variété de menaces et de développer une riposte militaire commune entre voisin contre toutes menaces, y compris le terrorisme global.

Également, La chine et la Russie coopèrent dans la lutte contre le Djihadisme islamique et les régionalismes séparatistes en s’appuyant notamment sur l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

Avec l’Inde, la Russie continue à développer et élargir ses relations économiques, surtout dans le secteur militaire, du pétrole et du gaz. Moscou, également soutient l’Inde dans sa lutte contre le terrorisme et les deux pays ont adopté en 2016, une déclaration commune au sujet de la paix et de la stabilité mondiale.

Le reprise d’intérêt pour l’Afrique avait comme vocation à démontrer la dimension mondiale de la puissance russe, Moscou voulait afficher sa capacité à projeter de l’influence dans «l’étranger lointain», bien au-delà de son seul «étranger proche». Au plan économique, les entreprises russes recherchent quant à elles à développer leurs investissements dans les secteurs des matières premières et augmenter leurs ventes des armes et à tirer profit de la croissance de certains grands pays régionaux (Afrique du Sud, Nigéria). Pour ce faire, la diplomatie russe offre à l’Afrique subsaharienne un contrat de coopération sans affect ni ingérence[25]. Par ailleurs, la volonté russe de jouer un rôle plus affairé dans le maintien de la paix et de la sécurité, en particulier en Afrique, s’est traduite par certaines initiatives concrètes avec une contribution à la mission EUFOR[26] au Tchad, participation à la lutte contre la piraterie en Somalie et un soutien politique à l’action de la France au Mali et en République centrafricaine[27].

 

II-  La Russie est-elle redevenue une grande puissance ?

Ces dernières années, la Russie a montré sûrement qu'elle est redevenue un acteur politique central sur la scène internationale. Il suffit de regarder ce qui se passe en Syrie, ce qui s’est passé en Géorgie et en Ukraine pour le comprendre. Mais la question qui se pose aujourd’hui si la Russie est redevenue une grande puissance et si vraiment elle a les moyens de sa politique .

1- L’économie russe : Une économie de rente

L’économie de la Russie, en dépit de plusieurs tentatives de réforme, demeure dépendante de ses ventes de matières premières. Le pays constitue, avec 143,7 millions d’habitants (selon les chiffres officiels russes), le 9eme marché national au monde. Selon le FMI, elle représente selon les parités de pouvoir d’achat moins de 3% de l’économie mondiale.

 L’économie russe se caractérise par l’importance des ressources en hydrocarbures (deuxième producteur mondial de gaz et de pétrole en 2013) et des richesses minières et naturelles du pays (charbon, or, nickel, cobalt, diamants, bois…)[28]. L’exportation de ces ressources naturelles représente plus des deux tiers des exportations russes. La métallurgie, l’armement, le nucléaire et le spatial sont également des spécialisations industrielles russes.

La dépendance de l’économie russe aux exportations de produits pétroliers et gaziers est avérée. En 2012, celles-ci représentaient : 16% du PIB, 52% des recettes du budget fédéral, 70% de la valeur des exportations. Le secteur de l’armement est dynamique: la Russie est le deuxième exportateur d’armes au monde en 2015, derrière les États-Unis[29].

Sachant que la Russie ait connu entre 2000 et 2008 une croissance moyenne de 7% par an, le pays connait un ralentissement avec la chute des cours pétroliers et les inquiétudes géopolitiques générées par l’intervention russe en Ukraine et les sanctions du monde occidental vis-à-vis de la Russie qui se sont traduites par un grand recul des investissements, une fuite massive des capitaux, une augmentation de l’inflation de 7.07 en 2016[30] et une dépréciation du rouble de plus de 60% depuis 2014[31]. L’économie russe qui est en récession depuis plusieurs années n’a toujours pas connu de croissance en 2016. La corruption est massive[32]. Les salaires baissent et les inégalités n’arrêtent pas d’augmenter entre la plus grande masse de la population et les privilégiés du système. L’industrie russe manque à la fois de capacité d’innovation et de capital spécialement après les sanctions imposées par l’Union européenne et les États Unis.

Les autorités russes admettent par ailleurs que, sans les réformes de libéralisation et de diversification, la Russie n’arrivera pas à renouer avec des taux de croissance nécessaires pour garantir sa modernisation, les dépenses sociales ou bien le financement de son armée engagée actuellement en Syrie et appelée à renforcer sa présence face à l'Otan. Malgré que ces dernières années, les priorités économiques des autorités russes ont été la diversification du tissu économique, l’accroissement de l’investissement, la restructuration de l’industrie lourde et le renforcement de l’attractivité du pays, elles n’ont pas réussi de moderniser l’économie et le seul espoir reste, que les cours du pétrole remontent rapidement et fortement ce qui est peu vraisemblable surtout en cas de récession[33]. "Nous prévoyons que lors des trois prochaines années, les conditions extérieures resteront, malheureusement, compliquées pour notre économie, comme les conditions intérieures", a prévenu la présidente de la banque centrale, Elvira Nabioullina, devant des parlementaires, jugeant les signes actuels de reprise "hétérogènes et instables".[34]

Si la Russie est très satisfaite de la victoire de Donald Trump, «les conséquences économiques de ces scrutins pourraient être désastreuses pour la Russie du Président Vladimir Poutine[35]». Si le président Donald Trump exécute son programme économique protectionniste, il entrainera sans doute une récession mondiale et l’économie russe déjà affaiblie va beaucoup endurer. C’est en tout cas ce que pense le Prix Nobel d’économie Paul Krugman[36].

 

2- La population russe : des pertes irrémédiables !

Le problème majeur c’est que la population russe vieillit. Effectivement c’est un problème qui touche de nombreux pays surtout industrialisés. Toutefois, la Russie a ceci de particulier qu’elle connaît un «vieillissement par le bas», dû à une faible natalité, tandis que les pays développés connaissent un «vieillissement par le haut», dû à l’augmentation de l’espérance de vie. L’espérance de vie est beaucoup moins élevée en Russie que dans les pays développés, en particulier chez les hommes (65 ans pour la population masculine, contre 70 ans en moyenne en 2015, selon l’Organisation Mondiale de la Santé)[37]. Cette situation est due en partie aux peu de dépenses dans le secteur de la santé, à l’alcoolisme, mais aussi, plus profondément, la déception de la population russe. La Russie perd des millions de ses habitants alors qu’ils sont jeunes et ceci est dû à l’incapacité des autorités russes à faire baisser le taux de mortalité prématurée et le pays subit, depuis plusieurs décennies un recul démographique. Pour la Russie, Il s’agit aujourd’hui «d’un des importants défis de la sécurité nationale bien plus important, par exemple, que l’afflux d’immigrés en provenance d’Asie centrale qui change la composition de la société russe et qui alarme tant les autorités politiques et l’opinion publique[38]».

 

3-Les limites du soft power russe

Le «soft power» (ou puissance douce) indique la puissance d’influence et de persuasion. Il s’agit de la capacité pour un acteur (un Etat, par exemple) d’influencer le comportement d’autres acteurs par des moyens structurels, culturels ou idéologiques et des ressources telles que l’image, la réputation positive d’un Etat, ses capacités de communication ou encore son rayonnement. Développée par le professeur américain Joseph Nye, cette idée a été reprise par de nombreux dirigeants politiques.

Depuis une dizaine d’années, la Russie du président Poutine pratique le "soft power" qui est devenu un élément essentiel de la politique étrangère russe pour faire accepter sa politique et pour éviter le développement d’un sentiment anti-russe. Le pouvoir russe identifie trois axes de travail. Premièrement, la promotion de la culture et le développement de l'enseignement russe. Deuxièmement, la contre-propagande pour modifier l'image négative de la politique dans la presse étrangère (corruption, régime policier, assassinats de journalistes…) en utilisant la télévision – contrôlée par l’Etat – et en particulier la chaîne d’information RT (connue au départ sous le nom de RussiaToday), qui diffuse dans le monde entier en anglais, en arabe et en espagnol. Et bientôt en français et en allemand. Troisièmement, la mise en place du réseau "Amis de la Russie" à travers le monde.

Malgré les efforts déployés par la Russie, ce pays ne décroche que la 27e place du classement annuel des 30 Etats les plus influents par la puissance douce de l’agence Portland Communications (la Russie entre pour la première fois dans ce classement) dominé par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne (la Suisse est en 8eme position)[39]. Cette agence remarque que «la puissance douce ne vient pas forcément à l’esprit quand on pense à la Fédération russe», dont les démonstrations de force font plus souvent les gros titres[40]. Portland Communications classe la Russie à la 8eme place mondiale en termes «d’implication dans les affaires internationales», à la 11eme place en «technologies digitales» et la 14eme place en «culture».Mais Portland Communication souligne les «énormes efforts» déployés par le Kremlin pour améliorer l’image du pays, à l’intérieur comme sur la scène internationale. Mais reste que l’image de la Russie demeure entachée par des affaires comme, la corruption (le récent scandale du dopage généralisé), la «législation discriminatoire à l’égard des minorités sexuelles» les lois répressives votées concernant le contrôle des organisations non gouvernementales (ONG) et l’Internet.

La Russie de 2017 ne possède pas un plan idéologique attrayant. Le pays met en avant des idées conservatrices et traditionnalistes qui sont en contradiction avec le progrès. Ces idées ne passionnent plus les pays voisins et surtout les jeunes avides de modernité et de changement[41].

La notoriété de la Russie dans l'ancien "Tiers monde" est toujours vue sous le prisme de l'URSS, comme une puissance qui fait face au monopole culturel et politique de l'Occident et qui s’oppose à la domination américaine (anti impérialiste) et occidentale sans pour autant être un modèle à suivre. Jusqu’aujourd’hui, la société russe n’est pas un modèle attractif et qui projette une image positive vers l’extérieure. Mais reste selon le politologue russe Sergey Karaganov, «la Russie est un des rares pays à séduire une énorme quantité de gens à travers ses efforts pour conserver son indépendance et sa souveraineté. C’est un puissant pôle d’attraction[42]».

 

Conclusion

Sans doute, «la Russie fait partie d'un grand monde, aussi bien du point de vue de l'économie et de la diffusion de l'information que de la culture. Egalement, la Russie a pratiquement toujours eu le privilège de pouvoir mener une politique étrangère indépendante. Et ce sera le cas également à l'avenir. Qui plus est, je suis convaincu qu'il n'est possible d'assurer la sécurité dans le monde qu'avec la Russie, et non pas en s'efforçant de l'évincer, d'affaiblir ses positions sur lesquelles les observateurs s'accordent, peuvent au demeurant détourner l'attention de son projet ou masquer l'absence de celui-ci. Sans doute moins visionnaire que tacticien, le président russe gère, s'adapte, plus qu'il n'innove et ne bâtit. Il est parvenu à donner une cohérence à la politique russe en recentrant sur lui-même le système de décision, en jouant de la dialectique économie/sécurité et en utilisant au mieux les questions sur les rapports continuité/rupture et moyens/»[43].

Les faiblesses structurelles de l’économie russe combinées aux sanctions occidentales et à la chute (division par trois) des cours des hydrocarbures depuis 2014 restreignent à moyen terme l’intervention extérieure du pays. Comme l’URSS, la Russie a des appétits géopolitiques au-dessus de ses moyens économiques.

Mais la Russie reste un acteur incontournable et même au niveau nucléaire c’est une superpuissance. C'est également l'un des cinq membres permanents du conseil de sécurité avec droit de véto ce qui la rend incontournable pour régler les conflits et les crises de la planète. La Russie est capable de dénouer des situations complexes comme elle l'a montré avec l'Iran. Elle peut intervenir d'une manière tout à fait positive et cohérente avec l'action des autres puissances. Par contre elle peut également user de sa force militaire pour modifier par la force les frontières (Crimée et la guerre au Donbass) ou bien pour imposer des solutions (l’intervention en Syrie) .

Mais la Russie, redevient-elle une «superpuissance» semblable aux États-Unis? Les deux pays ne sont pas sur les mêmes ordres de grandeur. Même que sur le plan militaire, la Russie conduit un réel effort de réarmement et le budget militaire russe est le troisième au monde, mais reste très loin derrière les États-Unis ou même la Chine. Son appareil militaire lui permet de peser sur les destinées des pays voisins, mais on est loin d’une projection de force de l’armée américaine déjà l’intervention limitée de forces russes en Syrie constitue un défi militaire. En revanche, la Russie est à égalité avec les États-Unis, d'un point de vue nucléaire et a le pouvoir de faire protéger ses intérêts là où les estime vitaux mais, reste le principal problème est que ce pouvoir de l'État repose en grande partie sur la forte personnalité du président Poutine.

 

Bibliographie :

Livres

- Blot Ivan, la Russie de Poutine, éd. Broché, 2016.
- Mendras Marie, Russie: l’envers du pouvoir, éd.Odile Jacob, 2008.
- Testa Elodie, la puissance russe dans la période post-guerre froide, éd. univ.europeenne , 2016.


Articles

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[1]-   http://www.forbes.com/profile/vladimir-putin/.

[2]-   Vladimir Poutine, la Russie et l’évolution du monde, https://fr.sputniknews.com/opinion/20120227193517992/.

[3]-   Thomas Gomart. Vladimir Poutine ou les avatars de la politique étrangère russe. In: Politique étrangère N°3-4 - 2003 - 68e année pp. 789-802, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_2003_num_68_3_1255 POLITIQUE ETRANGERE 3-4/2003.

[4]-   Florent Parmentier, pourquoi la psychologie de ces 5 personnalités va déterminer ce que sera2015, http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-psychologie-ces-5-personnalites-va-determiner-que-sera-2015-florent-parmentier-patrick-chamorel-ardavan-amir-aslani-1984699.html#f2RZTCM3VuE3MXZx.99

[5]-   IrnerioSeminatore Le triangle stratégique Russie-Chine-Etats Unis et la conjoncture internationale actuelle, une approche théorique 8/7/2016 http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2016/juillet/le-triangle-strategique-russie-chine-etats-unis-et-la-conjoncture.

[6]-   Idem.

[7]-   IrnerioSeminatore Le triangle stratégique Russie-Chine-Etats Unis et la conjoncture internationale actuelle, une approche théorique op.cit.

[8]-   Il n'existe pas de définition acceptée par tous, ce qui mène au débat de l'utilité du terme. Certains disent que le terme est trop abstrait et que la définition à laquelle on doit se référer est celle de guerre irrégulière (en) pour contrer une force supérieure utilisant une guerre conventionnelle. L'abstraction du terme signifie qu'il est souvent utilisé comme un terme fourre-tout pour toutes les menaces non-linéaires. La guerre hybride est une guerre ayant les aspects suivants:Unadversaire non-standard, complexe et fluide. Un adversaire hybride utilise une combinaison de méthodes conventionnelles et non conventionnelles. Il est flexible et s'adapte rapidement. Il utilise des systèmes d'armes avancés et d'autres technologies de rupture. Enfin un adversaire hybride utilise des outils de communication de masse pour sa propagande. La guerre hybride a lieu sur trois champs de batailles distincts: le champ de bataille conventionnel, la population indigène de la zone de conflit et la communauté internationale.

[9]-   La cyberguerre, guerre cybernétique (en anglais : cyberwarfare) ou guerre de la toile consiste en l'utilisation d'ordinateurs et de l'Internet pour mener une guerre dans le cyberespace.

[10]-  Nicolas Tanzer, La guerre russe en Syrie change l'ordre du monde et le visage du XXIe siècle, L'intervention de la Russie signe l'acte de décès de l'équilibre des puissances et, quasiment, de l'ONU. Le XXIe siècle entre-t-il dans l'ère de tous les dangers? 20/12/2016 , http://www.huffingtonpost.fr/nicolas-tenzer/vladimir-poutine-guerre-russe-syrie-change-ordre-du-monde-XXI-e-siecle/.

[11]-  Nicolas Tanzer, La guerre russe en Syrie change l'ordre du monde et le visage du XXIe siècle, L'intervention de la Russie signe l'acte de décès de l'équilibre des puissances et, quasiment, de l'ONU. Le XXIe siècle entre-t-il dans l'ère de tous les dangers?Op.Cit.

[12]-  Relance les relations Americano-russes.

[13]-  GevergMirzayan La Russie lance sa nouvelle politique extérieure, 27 mars 2014 http://fr.rbth.com/international/2014/03/27/la_russie_lance_sa_nouvelle_politique_exterieure_28453.

[14]-  Idem..

[15]-  Embargo sur les vins moldaves et le chocolat ukrainien, annonces d’une augmentation des prix de l’énergie, menaces sur les travailleurs émigrés). A la suite de la signature de l’accord d’association entre l’Union européenne et la Moldavie, le 27 juin 2014, d’autres restrictions aux exportations moldaves ont été mises en place par la Russie (sur certaines viandes et fruits depuis juillet 2014, imposition d’un tarif douanier sur dix-neuf produits moldaves depuis le 31 août 2014, embargo sur la viande et les produits carnés depuis le 27 octobre 2014).

[16]-  La Communauté des Etats indépendants (CEI), créée en 1991 sur les décombres de l'Union soviétique, regroupe toutes les anciennes républiques soviétiques, à l'exception des trois pays baltes.La CEI compte aujourd'hui 12 pays répartis, outre la Russie, en trois sous-ensembles : les pays «occidentaux» que sont la Biélorussie, l'Ukraine et la Moldavie, les trois pays du Caucase - Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie - et les cinq Etats d'Asie centrale : Turkménistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan. La CEI forme un ensemble d'environ 280 millions d'habitants, dont un peu plus de la moitié dans la Fédération de Russie. 16 millions de Russes résideraient dans les 11 autres pays membres de la CEI..

[17]-  Les sept pays de la CEI sont : la Russie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan, l'Arménie, la Biélorussie et la Serbie qui est un Etat observateur hors CEI..

[18]-  la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan.

[19]-  https://www.senat.fr/rap/r07-416/r07-41611.html.

[20]-  Un nombre croissant de combattants tchétchènes ont rejoint le théâtre syro-irakien.

[21]-  Mathieu Rey, Syrie: quel bilan tirer des négociations d'Astana ? http://info.arte.tv/fr/syrie-quel-bilan-tirer-des-negociations-dastana.

[22]-  En 1994, ces deux pays signent «le partenariat constructif» qui vise à instaurer des relations de bon voisinage, développer une coopération pacifique, et revendiquer un statut commun de non alignés. En 1996, ils s’accordent sur la mise en place d’un «partenariat stratégique pour le 21° siècle» : les présidents Boris Eltsine et Jiang Zemin veulent aller plus loin dans leur rapprochement. Ils partagent une vision commune sur des sujets tels que le contrôle des armements, le rôle de l’ONU, qui doit selon eux rester l’institution unique pour la gestion des relations internationales.

[23]-  J. Sébastien Barriault, Relations sino-russes: un «partenariat de convenance» qui tient la route, 30/05/2016, http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/472061/relations-sino-russes-un-partenariat-de-convenance-qui-tient-la-route.

[24]-  L’OSC, est une organisation intergouvernementale régionale asiatique qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Elle a été créée à Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents de ces six pays. Le 10 juillet 2015, l'OCS décide d'admettre l'Inde et le Pakistan comme membres à part entière. Le 24 juin 2016 officialise le rapprochement de l'Inde et du Pakistan en tant qu'états membres. ses buts revendiqués sont :Renforcer la confiance mutuelle et des relations de bon voisinage entre les États membres ;Faciliter la coopération entre ces États dans les domaines politiques, économiques et commerciaux, scientifiques et techniques, culturels et éducatifs, ainsi que dans les domaines de l’énergie, des transports, du tourisme et de l’environnement ;Sauvegarder la paix, la sécurité et la stabilité régionales; Œuvrer à la création d’un nouvel ordre politique et économique international, plus juste et démocratique.

[25]-  Jean Robert Jouanny, Le retour russe en Afrique subsaharienne: enjeux, vecteurs et perspectives, note d’analyse n 9, septembre 2015, http://terangaweb.com/le-retour-russe-en-afrique-subsaharienne-enjeux-vecteurs-et-perspectives/

[26]-  L'objectif principal de cette force européenne(avec la participation de la Russie ) est la sécurisation des camps de réfugiés au Tchad et en RCE et de la frontière entre la province soudanaise du Darfour et le Tchad et la RCA. L'Eufor doit par ailleurs assurer la protection du personnel et de l'infrastructure de l'ONU, notamment de la MINURCAT mais aussi de ses agences (HCR, PAM, OMS, PNUD), des ONG opérant dans les camps de réfugiés et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans les deux pays et à destination du Darfour.

[27]-  Présentation de la Russie , 2016 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/russie/presentation-de-la-russie/

[28]-  Cyrille Bret, et, Michaël Begorre –Bret, La Russie a-t-elle les moyens économiques de ses ambitions géopolitiques ? 2 janvier 2016 http://www.diploweb.com/La-Russie-a-t-elle-les-moyens économiques de ses ambitions géopolitiques/

[29]-  Cyrille Bret et Michaël Begorre –Bret , La Russie a-t-elle les moyens économiques de ses ambitions géopolitiques ? 2 janvier 2016 http://www.diploweb.com/La-Russie-a-t-elle-les-moyens économiques de ses ambitions géopolitiques/

[30]-  Inflation de la Russie en 2016, http://fr.inflation.eu/taux-de-inflation/russie/inflation-historique/ipc-inflation-russie-2016.aspx

[31]-  Miriam Palisson, Russie : chute du rouble et conséquences, http://geopolis.francetvinfo.fr/russie-chute-du-rouble-et-consequences-93681

[32]-  L'équivalent de la moitié du produit intérieur brut russe va dans les poches de fonctionnaires corrompus, affirme l'Association des avocats pour les droits de l'homme.16-08-2010 h ttp://www.lemonde.fr/europe/article/2010/08/16/la-corruption-en-russie-equivaut-a-la-moitie-du-pib-du-pays-selon-un-rapport-independant_1399552_3214.html

[33]-  http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/russie/presentation-de-la-russie/

[34]-  La Russie attend toujours la reprise économique, 14-11-2016, http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/11/14/97002-20161114FILWWW00228-la-russie-attend-toujours-la-reprise-economique.php

[35]-  Les succès en trompe l’œil de Vladimir Poutine, http://www.slate.fr/story/132977/2016-poutine-succes-trompe-oeil

[36]-  ArmineSahakyan, How a Trump Economic Miscalculation Could Hammer His Pal Putin’s Economy, http://www.huffingtonpost.com/armine-sahakyan/how-a-trump-economic-misc_b_13857074.html

[37]-  Anatoli Vichnevski, la Russie comme la France, a raté son explosion demographique,10 octobre 2016, https://www.lecourrierderussie.com/societe/2016/10/demographique-france-population-russe/

[38]-  Idem

[39]-  «Oleg Egorov, Soft power » : la Russie dans le top-30 des pays les plus influents, 16 juin 2016  http://fr.rbth.com/amp/602923.

[40]-  Emmanuel Grynszpan,le Soft power russe marque des points, 16 juin 2016, https://www.letemps.ch/monde/2016/06/16/soft-power-russe-marque-points.

[41]-  En sondant des habitants d’une quarantaine de pays, le Pew Research Center a établi l’existence d’un fort sentiment défavorable à la Russie. Ainsi, 51% des sondés se disent défavorable à ce pays, contre 30% d’avis positifs. Parmi les populations qui apprécient le plus le géant eurasiatique, on trouve le Vietnam (75% favorables), le Ghana (56%) et la Chine (51% favorables), suivis par l’Inde et la Corée du Sud, sans que la barre des 50% ne soit franchie chez ces derniers. Parmi les populations qui se défient le plus de la Russie, on trouve la Pologne et la Jordanie (80% défavorables pour les deux), suivis par Israël (74% défavorables), le Japon (73% défavorables), puis l’Allemagne et la France (70% défavorables).En comparaison, les Etats-Unis suscitent une adhésion beaucoup plus importante. 79% d’opinion favorable en Afrique, contre 37% pour la Russie. 69% en Europe contre 26% pour la Russie. Le Moyen-Orient est dans une situation un peu à part et se montre méfiant vis-à-vis des deux géants : 29% d’opinion favorable envers les Etats-Unis et 25% en faveur de la Russie. Olivier Shmitt 7 aout 2015 Pourquoi le monde se méfie de la Russie de Poutine, mais continue d'aimer l'Amérique d'Obama, http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-monde-se-mefie-russie-poutine-mais-continue-aimer-amerique-obama-olivier-schmitt-2271859.html#gvmKcKKWrF0jwxwk.99.

[42]-  Guillaume Bouchut, La Russiesuit la tendance du «soft power», 23 nov.2016, http://www.keskiscpass.com/wordpress/la-russie-suit-la-tendance-du-soft-power/.

[43]-  Vladimir Poutine, la Russie et l’evolution du monde , op.cit.

روسيا بوتين: عودة لقوّة مميّزة على الساحة الدولية

تتناول هذه المقالة تموضع روسيا اليوم على الساحة الدولية. منذ وصوله إلى السلطة , قام الرئيس بوتين بالدفاع بشدّة عن المصالح الاستراتيجية الروسية، ومواجهة الأحادية الأميركية وقد عمل على تبيان أهمية التعامل مع روسيا لإيجاد الحلول المناسبة لبعض الأزمات الدولية.

لذلك، قام بوتين أوّلًا بإعداد عقيدة جديدة للدفاع العسكري والاستراتيجي، وتدخّل بقوّة في منطقة "الخارج القريب" وقام أيضًا بتعزيز علاقات روسيا مع الشرق الأوسط وآسيا وأفريقيا، المعروفة أيضًا باسم "الخارج البعيد". و بالفعل،عادت روسيا لتلعب دورًا أساسيًا على الساحة الدولية, فالتدخّل الروسي في سوريا، جورجيا وأوكرانيا يعطي فكرة واضحة عن قدرة وعزم روسيا لحماية مصالحها وحلّ بعض الأزمات الدولية.

ولكن، هناك عدّة نقاط ضعف تحول دون استعادة روسيا لوضعها كدولة عظمى والذي فقدته بانهيار الاتحاد السوفياتي، منها اعتماد الاقتصاد الروسي على صادرات منتجات النفط والغاز، وبالتالي الميزانية الروسية معرّضة دائمًا  لتقلّبات الأسعار، أضف إلى ذلك شيخوخة السكان الروس والتي تعتبر من أكبر التحديات الأمنية للأمن الوطني وضعف القوة الناعمة الروسية ما سيقلّص الإجراءات الروسية على الساحة الدولية.

ولكن تبقى روسيا لاعبًا رئيسيًا يساعد على حل الأزمات المعقّدة وقوّة نووية عظمى، ولكن ستكون في المرتبة الثانية أو الثالثة بعد الولايات المتحدة وهذا على الأقل للسنوات الخمس عشرة المقبلة.